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ONHYM : Acteur historique dans les domaines énergétique et minier
ONHYM : Acteur historique dans les domaines énergétique et minier...
La crise énergétique et le défi de l’épuisement des ressources classiques et leur renouvellement sont des sujets qui se projettent avec force sur la scène de l’actualité mondiale. Le Maroc, pays non producteur du pétrole, mais au potentiel prometteur, en a durement ressenti les retombées.
Dans ce contexte brûlant, Artemis a estimé opportun de solliciter une interview auprès du Directeur Général de l’Office National des Hydrocarbures et des Mines pour aborder le sujet avec maîtrise et sérénité.
Mme Amina Benkhadra, a bien voulu répondre à cette sollicitation et livrer à nos lecteurs, un éclairage tous azimuts de cet organisme, pionnier dans le domaine minier et énergétique et les défis des missions qui lui sont assignées.
Pour entamer cette interview, pouvez-vous présenter brièvement l’ONHYM à nos lecteurs ?
L’Office National des Hydrocarbures et des Mines, ONHYM, a été créé en décembre 2003, par fusion du Bureau de Recherches et de Participations Minières (BRPM) et de l’Office National de Recherches et d’Exploitations Pétrolières (ONAREP).
Depuis leur création, en 1928 pour le BRPM et en 1981 pour l’ONAREP, ces deux organismes sont les pionniers et les leaders au Maroc, dans leurs domaines respectifs et jouissent d’une grande renommée auprès de tous les opérateurs internationaux.
C’est avec un nouvel élan, donné à travers une stratégie récemment rénovée, dans le fil des orientations gouvernementales, avec un dispositif légal stimulant et facilitateur et par une démarche d’ouverture internationale élargie et plus fortement déterminée, ainsi que par la maîtrise des techniques de pointes, que l’ONHYM reprend et conserve tous les acquis des organismes fusionnés: expertise pour la recherche, la production et le traitement des substances minérales et des hydrocarbures, relations et partenariat avec les opérateurs et investisseurs dans ces domaines.
L’ONHYM est pleinement engagé dans la coopération Sud-Sud prôné par SM le Roi que Dieu l’Assiste, à travers des actions de renforcement des capacités, de transfert de savoir-faire dans les domaines de l’exploration pétrolière et minière.
Avec une telle posture d’aller vers l’avant, quelles sont les missions que l’office s’engage à conduire ?
Il s’agit principalement des missions suivantes :
· Conduire la recherche, l’exploration et l’exploitation des gisements d’hydrocarbures ou de tout autre combustible, ainsi que des gisements miniers ou de toute substance minérale, à l’exclusion des phosphates.
· Promouvoir toute action de nature à contribuer au développement de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures et des substances minérales, notamment dans le cadre d’un partenariat avec le secteur privé qui peut intervenir à tous les stades des opérations.
· Elaborer et mettre à la disposition de tout opérateur intéressé, une documentation et des bases de données suffisamment riches, fiables et accessibles, sur le sous – sol national et sur les dispositifs administratif, financier et juridique en place dans le pays.
· Négocier, avec tous types de partenaires, les termes et conditions des différents accords d’association, coopération ou partenariat conformément aux dispositions légales en vigueur.
· Enfin, dans le cadre du plan d’optimisation de son organisation, l’ONHYM a engagé, conformément à la demande des pouvoirs publics, le développement des activités stratégiques et des projets en lien avec le transport et le stockage du gaz naturel et des hydrocarbures (secteur Midstream) parmi lesquels : le Projet Stratégique du Gazoduc Nigéria Maroc (GNM), le Projet de gestion du Gazoduc Maghreb Europe (GME) post 2021, la mise en place d’un « flux bidirectionnel » avec l’Espagne, la mise en place de stockages de sécurité pour les hydrocarbures liquides, ou encore, dans le cadre de la stratégie gazière nationale, la mise en place d’un plan de développement des infrastructures de transport et de stockage du gaz naturel.
Quelles sont les incitations que l’ONHYM offre aux majors pour les attirer vers le Maroc ?
L’ONHYM propose à ses partenaires l’un des meilleurs termes fiscaux au monde tout en améliorant en permanence le climat des affaires, faisant du Maroc une destination de choix pour tout investisseur.
En effet, concernant les modalités de ddélivrance des permis d’exploration, le cadre législatif marocain dans le domaine pétrolier est considéré comme l’un des plus attractifs au monde. C’est un choix. Adopté lors de l’amendement de la loi sur la recherche et l’exploitation des gisements d’hydrocarbures en 2000, il a été dicté par la nécessité d’attirer les investisseurs.
Suite à l’adoption de cet amendement, l’activité pétrolière a connu une recrudescence, d’où l’accélération de l’exploration du sous-sol national et l’enrichissement des connaissances techniques sur les bassins sédimentaires marocains. Cela a permis de renforcer le portefeuille de partenariat avec les sociétés pétrolières disposant de capitaux et du savoir-faire nécessaires.
Notre code des hydrocarbures offre en effet plusieurs avantages aux sociétés pétrolières, notamment une prise de participation de l’Etat de 25% maximum, une exonération de 10 ans de l’impôt sur les sociétés et des taux attractifs pour les droits de concession et les loyers ainsi que plusieurs autres exonérations fiscales (TVA, taxe professionnelle).
Par ailleurs, avec une superficie totale d’exploration de l’ordre de 737 850,4 km², et un portfolio de prospect diversifié non encore testé par forages, le Maroc dispose d’un vaste éventail d’opportunités d’exploration offrant à nos partenaires une grande diversité géologique allant du Paléozoïque au Cénozoïque en onshore, et dans les domaines offshore méditerranéen et atlantique.
Présentez-nous une radioscopie de la carte de recherche et de prospection actuelle des ressources énergétiques au Maroc
L’année 2022 a été marquée par une succession d’événements qui ont propulsé l’incertitude à un niveau extrême. Alors que le monde commence à se relever à peine de la vague Omicron, le conflit en Ukraine a ramené la sécurité énergétique au premier plan des agendas politiques et les prix des matières premières ont flambé. S’il est encore trop tôt pour savoir comment les événements vont se dérouler, la crise pourrait entraîner des changements durables sur les marchés de l’énergie.
Dans ce contexte incertain, l’ONHYM poursuit sa mission de catalyseur de l’exploration minière et pétrolière en adaptant ses programmes et en optimisant ses ressources.
En 2022, l’activité du partenariat hydrocarbures a été marquée, par la signature d’un (1) accord pétrolier, d’un (1) avenant à un accord pétrolier et dépôt d’une demande de concession d’exploitation, d’une demande de passage à la période complémentaire d’un permis et d’une demande de prorogation exceptionnelle d’une autorisation de reconnaissance.
11 sociétés opèrent en partenariat avec l’ONHYM, dans la recherche des hydrocarbures conventionnels sur une superficie totale de 207 423,32 km² répartie en 27 permis onshore, 31 permis offshore, 1 autorisation de reconnaissance onshore et une autorisation de reconnaissance offshore et 8 concessions d’exploitation. Le domaine minier opéré par l’ONHYM seul est constitué d’une autorisation de reconnaissance onshore et deux concessions d’exploitation d’une superficie totale de 66 035,11 km².
Concernant le volet gazier, l’activité exploitation est concentrée principalement dans deux régions : la région du Gharb et la région d’Essaouira.
Bassin du Gharb
Les efforts déployés par l’ONHYM et ses partenaires en exploration gazière, ont donné lieu à la découverte de gisements productifs de gaz dans le bassin du Gharb, qui bien que de petites tailles, sont économiquement intéressants grâce à l’existence, sur place, d’un réseau de gazoducs, ainsi que la proximité de plusieurs industries dans la Province de Kénitra.
Les gisements de gaz découverts dans l’onshore du bassin du Gharb, sont systématiquement mis en production et connectés au réseau de pipeline existant et aux stations de séparation. Le gaz produit alimente huit clients habituels dans la zone industrielle de la région de Kénitra.
Bassin d’Essaouira
Le gaz produit dans ce bassin est acheminé vers le centre minier de l’OCP à Youssoufia, pour les besoins énergétiques des unités de séchage et de calcination des phosphates. Cette zone connaitra une augmentation de la production à partir de 2023 compte tenu des informations favorables sur certains propects.
Zone de Tendrara
Comme évoqué plus haut, cette zone entrera en production à partir de 2024.
Zone de Lixus
Les permis Lixus offshore sont situés au large de Larache, et ont été octroyés à la société Britannique CHARIOT OIL & GAS
Suite aux résultats encourageants du forage Anchois-2, qui a montré la présence d’une accumulation de gaz, la société Chariot est en train d’intégrer les résultats des études et analyses réalisées sur les données du puits afin d’évaluer davantage le potentiel gazier de la zone, et de mener l’étude de développement de la découverte Anchois.
Zones pour l’exploration
Il s’agit des zones qui pourraient disposer d’un potentiel en gaz, et qui sont encore dans la phase d’exploration.
Sound Energy détient en plus de la concession de Tendrara, des zones à potentiel pour le gaz dans le cadre d’accords pétroliers sur le Grand Tendrara et Anoual ; ces deux zones sont adjacentes à la concession de Tendrara, et font l’objet de travaux d’évaluation. Sound Energy opère aussi dans le bassin d’Essaouira dans le cadre de l’accord pétrolier Sidi Mokhtar onshore.
Une autre zone mérite d’être mentionnée et au potentiel gazier qui reste à confirmer par la réalisation de travaux de forages, il s’agit du bassin de Guercif, où notre partenaire Predator mène des travaux d’exploration et d’évaluation poussés, avec un forage prévu en 2022.
La zone de Haha au sud du bassin d’Essaouira est également concernée par des travaux d’évaluation et d’exploration gazière, en cours de réalisation par notre partenaire PEL, et qui pourraient aboutir à des résultats.
Enfin, plusieurs autres bassins sédimentaires sont connus pour leur potentiel gazier révélé par d’anciens forages et des indices, il s’agit essentiellement des bassins de Zag, Boudenib, Missour, et qui sont tous en phase d’exploration et d’évaluation par les moyens propres de l’ONHYM.
En définitive, le message le plus important à retenir est que l’exploration des hydrocarbures au Maroc, et plus particulièrement celle du gaz naturel, confirme que là où l’effort de l’exploration est continu et maintenu, les chances de réaliser des découvertes commerciales s’avèrent possibles.
Quelles sont les actions que l’ONHYM développe pour promouvoir une coopération au niveau du continent africain, réputé pour ses richesses minières ?
Conformément à la volonté de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, de tisser une coopération multiforme et résolument solidaire avec les partenaires africains, l’ONHYM a renforcé sa coopération avec les organismes africains, notamment depuis 2014, par la signature d’accords dans le domaine des hydrocarbures et des mines.
L’ONHYM compte aujourd’hui 17 accords de coopération signés avec 13 pays africains dont notamment la République de Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Bénin.
Ces protocoles d’accord portent sur 2 volets :
1. Actions de formation dans les différentes disciplines d’exploration pétrolière et minière et de management au sein de l’ONHYM (cycles de formation de 2 à 10 jours).
2. Missions de l’ONHYM au sein des organismes signataires pour un appui technique ou expertise
À cette date, l’ONHYM a totalisé plus de 2000 homme-jours de formation.
A ce propos, le sujet du prolongement du gazoduc nigérian vers le Maroc et l’Europe, est remis sur la table, depuis la signature en 2016 d’un accord entre le Maroc et le Nigéria pour le transport du gaz le long de la côte atlantique. Des précisions sur ce projet ambitieux ?
Comme je l’ai dit précédemment, le projet stratégique de Gazoduc Nigéria Maroc émane de la vision clairvoyante de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste et de son Excellence le Président Nigérian Muhammadu Buhari.
Ce gazoduc longera la côte ouest-africaine depuis le Nigeria, en passant par le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée Bissau, la Gambie, le Sénégal et la Mauritanie jusqu’au Maroc, et sera connecté au Gazoduc Maghreb Europe et au réseau gazier européen. Cette infrastructure permettra aussi d’alimenter les Etats enclavés du Niger, du Burkina Faso et du Mali.
Ce projet stratégique participera à l’amélioration du niveau de vie des populations, à l’intégration des économies de la sous-région et à l’atténuation de la désertification grâce à un approvisionnement en gaz durable et fiable.
Le gazoduc aura également des retombées économiques considérables sur la région, en exploitant une énergie propre qui respecte les engagements du continent en matière de protection de l’environnement.
Le projet permettra de donner à l’Afrique une nouvelle dimension économique, politique et stratégique.
Dans ce cadre, un Mémorandum d’Entente a été signé le 15 septembre entre la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest «CEDEAO», représentée par M. Sediko Douka, Commissaire Infrastructure, Energie et digitalisation, la République Fédérale du Nigéria, représentée par Mallam Mele Kolo Kyari, Président Directeur Général de la National Nigerian Petroleum Company Limited « NNPC » et le Royaume du Maroc, représenté par Mme Amina Benkhadra, Directeur Général de l’Office National des Hydrocarbures et des Mines « ONHYM ».
Par ailleurs Deux Mémorandum d’Entente ont été signés le 15 octobre à Nouakchott respectivement entre le Maroc, le Nigéria et la Mauritanie d’une part et le Maroc, le Nigéria et le Sénégal d’autre part.
Le premier mémorandum a été signé par L’Office National des Hydrocarbures et des Mines « ONHYM » représenté par son Directeur Général Mme Amina BENKHADRA, la National Nigerian Petroleum Company Limited « NNPC » représenté par son Group CEO Mallam MELE KOLO KYARI et la Société Mauritanienne des Hydrocarbures « SMH » représentée par son Directeur Général M. Tourad ABDEL BAGHI.
Le deuxième mémorandum a été signé par L’Office National des Hydrocarbures et des Mines « ONHYM » représenté par son Directeur Général Mme Amina BENKHADRA, la National Nigerian Petroleum Company Limited « NNPC » représenté par son Group CEO Mallam MELE KOLO KYARI et la Holding Société des Pétroles du Sénégal « PETROSEN Holding» représentée par son Directeur Général M. Adama DIALLO.
Ces Mémorandum d’entente confirment l’engagement des Parties dans le cadre de ce projet stratégique qui, une fois achevé, fournira du gaz à l’ensemble des Pays de l’Afrique de l’Ouest et permettra également une nouvelle voie d’exportation alternative vers l’Europe.
Les énergies fossiles étant actuellement au coeur du débat écologique, comment le Maroc appréhende cette problématique pour une transition énergétique réussie ?
Aujourd’hui, le monde connait une situation sans précédent, marquée par une crise sanitaire, une crise géopolitique entrainant une crise énergétique quasi inédite et un défi de préservation de la planète.
Cette situation a entrainé :
· Une hausse très importante des prix des matières premières
· Une crise alimentaire
· Une inflation galopante : plus de 10 % au niveau mondial (7,1 % pour les pays développés, 13,8 % dans les pays en développement)
· Une crise économique latente avec une nouvelle révision à la baisse des prévisions de croissance pour 2023
La crise énergétique, encore plus complexe que les précédentes, a des conséquences différentes pour les pays producteurs, les pays exportateurs et les pays importateurs de pétrole et de gaz et les pays les plus vulnérables touchés par un ralentissement des avancées vers l’accès universel à l’énergie.
Dans ce nouveau contexte, le rôle des pays émergents et en développement est désormais une composante essentielle pour réussir la transition mondiale vers un nouveau système efficace et décarboné compatible avec les impératifs du développement durable.
Le Maroc a su mettre en œuvre, grâce à la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI Que Dieu l’Assiste, des stratégies et des plans d’actions appropriés dans plusieurs secteurs qui font du Maroc un modèle dans la zone et dans le continent.
Concernant le secteur énergétique, le Maroc s’est engagé dés 2009 dans une transition énergétique sobre en carbone avec pour objectifs :
· La sécurité de l’approvisionnement
· La disponibilité de l’énergie et l’accessibilité généralisée à des prix équitables
· La rationalisation de l’utilisation
· La préservation de l’environnement.
Orientations stratégiques
· La mise en place d’un bouquet énergétique diversifié et optimisé, notamment pour la production électrique, autour de choix technologiques propres, fiables et compétitifs.
· Le développement à grande échelle des ressources nationales considérables en énergies renouvelables, en particulier le solaire et l’éolien
· La promotion de l’efficacité énergétique, érigée en priorité nationale
· La mobilisation des ressources nationales fossiles par l’intensification de l’exploration pétrolière
· L’intégration dans le système énergétique régional africain et euro-méditerranéen pour renforcer la sécurité énergétique et les transferts de technologies
· L’application en amont des dispositifs de préservation de l’environnement dans toutes les activités énergétiques.
Cette stratégie est basée sur la réalisation d’un mix énergétique ouvert, incluant toutes les sources d’énergie : énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique), gaz, charbon propre.
Le choix des énergies renouvelables est un choix stratégique pour développer les ressources nationales abondantes et contribuer au développement durable.
En effet, le Maroc dispose d’atouts considérables pour réaliser cette transition et notamment à travers la réalisation des Plans Solaire et Eolien, lancés par Sa Majesté le Roi Que Dieu l’Assiste avec un objectif de 52% d’ER de la puissance électrique totale en 2030.
Tous les projets programmés et initiés sont dans le pipe.
Tous les regards sont tournés aujourd’hui vers les énergies renouvelables dont l’hydrogène qui recèle un potentiel inestimable. Quelle perspective réserve le Maroc à cette ressource ?
Le Maroc, avec son important potentiel solaire et éolien, sa proximité avec les marchés européens, la dynamique d’innovation et la politique climatique ambitieuse impulsées par SM le Roi Mohammed VI, est idéalement positionné pour saisir les opportunités offertes par l’hydrogène et le Power to X.
Le Maroc est placé, comme un des cinq pays à plus fort potentiel pour la production et l’export de molécules vertes (ammoniac, méthanol, etc.).
Il pourrait capter une part importante de la demande de Power to X, estimée à 2 à 4 % de la demande mondiale en 2030.
Le Royaume du Maroc a initié une dynamique régionale qui a pour objectif de créer une filière économique et industrielle autour de molécules vertes, particulièrement l’hydrogène, l’ammoniac et le méthanol, afin de consolider sa transition énergétique en contribuant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et soutenir la décarbonation de pays partenaires.
Par ailleurs, dans le cadre de cette transition, le Maroc développe non seulement les énergies renouvelables mais également le gaz, dont notamment le gaz acheté récemment sur le marché international et transitant via le GME en sens inverse, le projet de gazoduc Nigéria Maroc, initié par Sa Majesté le Roi que Dieu l’Assiste et le Président Buhari.
L’ONHYM est un acteur qui met en avant la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) comme une composante de sa stratégie managériale. Une démarche initialement récupérée du secteur privé et dénote de la bonne gouvernance. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce sujet ?
Inscrivant son action dans une logique d’amélioration continue, l’ONHYM respecte rigoureusement les réglementations applicables à ses activités et développe des standards de performance conformes aux meilleures pratiques internationales de l’industrie des hydrocarbures et des mines.
Sur le plan environnemental, l’ONHYM se porte garant du respect de la législation et la réglementation environnementale en vigueur et veille au respect des meilleures pratiques environnementales. En effet, des études d’impact sont systématiquement réalisées avant le démarrage des projets. L’année 2022 a connu une participation active et soutenue de l’Office aux différentes réunions du Comité National/Régional des études d’impacts sur l’environnement ainsi que l’examen et la réalisation des EIE des projets miniers et pétroliers.
Développement communautaire :
L’ONHYM et ses partenaires contribuent en continu au développement économique et social des communautés à proximité des régions de prospection, recherche et exploitation minière et pétrolière et met beaucoup d’énergie à créer et à entretenir de véritables partenariats avec ses parties prenantes. En effet plusieurs actions communautaires et de solidarité ont été réalisées au profit de populations avoisinantes les sites d’exploration en 2021 et 2022, notamment :
· Actions de formation : accord de partenariat entre Sound Energy et l’Université Mohammed Premier à Oujda conformément à son engagement pour développer les compétences locales dans le secteur du pétrole et du gaz.
· Projets d’infrastructure visant à améliorer les installations, les conditions et l’environnement dans les zones des projets : construction d’une tour de télécommunication, forage de puits d’eau, rénovation de bâtiments scolaires….
· Octroi de dons à des fins sociales en faveur de diverses associations
Quelle est la situation de l’exploration minière au Maroc ?
Le Maroc dispose d’un potentiel minier prometteur. Hormis les phosphates, dont il est le premier exportateur mondial, son sous-sol recèle des métaux précieux, comme l’or et l’argent… des métaux de base, comme le plomb, le zinc ou le cuivre… et des roches et minéraux industriels, comme le cobalt, les argiles, la barytine ou le manganèse.
La quasi-totalité des mines ont été découvertes par l’ONHYM.
Longtemps positionné sur toute la chaîne de valeur, l’ONHYM agit aujourd’hui en amont du processus de l’exploration minière jusqu’aux forages via la détention de près de 15% des titres miniers au Maroc
Conformément à la stratégie adoptée par l’ONHYM, les travaux d’exploration minière au cours de la période 2000-2022 se sont articulés autour des zones les plus prometteuses notamment les Provinces du Sud, l’Anti Atlas et l’Oriental qui présentent les critères géologiques les plus favorables à la présence de minéralisations de métaux précieux, métaux de base et minéraux industriels.
Des projets intégrés de recherche minière ont aussi été réalisés et ont permis de mettre en évidence des cibles de recherche qui ont fait l’objet de contrôle géologique. Au total, cette activité a concerné 144 projets de recherche répartis comme suit :
– Métaux précieux : 62 objectifs
– Métaux de base : 60 objectifs
– Roches et minéraux industriels : 22 objectifs
Les travaux de recherche menés par l’office durant la période 2000-2022 ont essentiellement concerné les axes suivants :
Reconnaissance minière : des campagnes de recherche stratégique ainsi que des projets intégrés (données de géologie, géophysique, géochimie et hyperspectrale ; compilées, traitées et interprétées) ont été réalisés à travers les zones les plus prometteuses du pays dans le but de circonscrire de nouvelles cibles d’exploration minière.
Métaux précieux et les terres rares, qui occupent une part importante de l’activité avec des projets situés essentiellement dans les terrains les plus anciens de l’Anti-Atlas et des Provinces du Sud ;
Métaux de base, pour lesquels l’intérêt est accordé en priorité à la recherche des gisements polymétalliques dans les massifs des Jebilet-Guemassa, le développement des gisements d’étain et polymétalliques dans le Maroc central, ceux de cuivre dans l’Anti-Atlas occidental et de Zn-Pb de type MVT dans l’Oriental ;
Roches et minéraux industriels, pour lesquels les travaux ont été focalisés sur les bentonites des bassins tertiaires de Nador, la recherche des argiles fibreuses dans les bassins de Guercif-Taourit, Gharb et Ouarzazate, le développement du gisement de potasse de Khemisset et le développement du gisement de magnésite de Boudkek (province de Chefchaouen) ;
La géothermie comme « ressource d’énergie propre », pour laquelle l’intérêt est accordé aux zones potentielles dans l’Oriental et les Provinces du sud ;
L’hydrogène naturel comme « ressource énergétique zéro carbone », pour lequel les travaux préliminaires d’évaluation de ses potentialités sont encourageants et ont permis d’ores et déjà d’identifier des cibles probantes ;
L’hélium, comme ressource stratégique indispensable à de nombreuses industries ; une évaluation préliminaire du potentiel du Maroc en cette substance et la détermination des zones prometteuses sont en cours.
Ainsi dans son rôle de catalyseur du développement minier national, l’ONHYM a continué l’intensification de ses travaux dans les zones les plus prometteuses, et en renforçant le partenariat avec le secteur privé national et international pour une gestion optimisée de son portefeuille de projets
L’ONHYM va également continuer son effort de promotion afin d’attirer de nouveaux opérateurs, et œuvrer pour la démultiplication des sources de financement de la recherche et le partage du risque avec le secteur privé.
L’intégralité de l’interview est consultable sur ce lien Lettre ARTEMIS V24
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